mercredi 21 septembre 2011

Baptême

Un Parrain et une Marraine, un jeune baptisé, des invités, des fleurs, une jolie table, une belle tenue blanche, de l'émotion, voilà les ingrédients d'un baptême réussi.






mercredi 14 septembre 2011

Témoignage

Voilà la dernière réunion de travail pour la conception d'un livret "Adopter en Asie' est terminée depuis hier soir. Nous nous sommes retrouvés tous les mois pour l'élaboration du livret et hier relecture finale.
J'ai eu la chance que l'on me demande si je voulais apporter mon témoignage concernant notre adoption dans un texte qui partirait du commencement jusqu'au retour.
Ce texte a été approuvé dans sa totalité avec quelques retouches mais rien qui change la forme.
Voici ci-dessous son contenu : même si pour la plupart vous connaissez l'histoire la voilà à nouveau dans sa totalité et sans retouche :


Parce que tout a un commencement je dirais que le mien c’est passé un 19 juin, jour où j’ai donné la vie à une petite fille, ce jour-là je ne savais pas que ce serait l’unique fois.
Quelques années plus tard, la brutalité de quelques mots prononcés sans ménagement « j’espère que vous avez des gosses parce que vous n’en aurez plus !»  Tout de suite des cicatrices à l’âme, au corps et au cœur mais également le besoin farouche de ne pas accepter ça de se battre de se reconstruire et de faire un pied de nez au destin.
Un matin un courrier part au CG, l’agrément au bout de 9 mois pour un enfant entre 0 et 3 ans, mais voilà, on ne colle pas à la réalité, on se heurte rapidement aux exigences des pays partenaires en adoption internationale. L’agrément ne colle pas, on est trop vieux, on ne peut pas rester 3 mois dans un pays, on est trop gros, nous n’avons pas fait assez d’étude, les portes claquent violemment devant nous, on se cogne aux murs, on se prend déjà des coups, nous ne sommes pas préparés à ça mais nous n’avons pas l’habitude de baisser les bras, on lit, on écoute, on parle, on questionne on entend tout et n’importe quoi, on fait le tri et on recommence. On reprend RDV avec le CG et on fait modifier l’agrément, 0 à 7 ans, faut le dire à 40 ans il ne faut pas rêver les couches et les biberons on les laisse aux plus jeunes...
Nous voilà repartis avec notre nouvel agrément, pendant ce temps nous avons enfin réussi à obtenir toutes les informations sur les adoptions aux Philippines, le pays pour lequel nous avions immédiatement pensé, celui qui correspond au passé familial
Quelques  mois plus tard et après deux trois documents complémentaires, les Philippines acceptent notre dossier, c’était un 13 Août, un jour nous deviendrions parents d’un enfant entre 0 et 7 ans, garçon ou fille, mais une chose était certaine une fois acceptés il n’y avait plus qu’à attendre, avec ce pays, 100 % des dossiers acceptés sont apparentés.
L’attente commence donc, je consulte les statistiques, entre 7 et 24 mois, avec un peu de chance on n’ira pas jusqu’au bout, mais oui bien sûr on a le droit de rêver, d’espérer,  d’être optimiste, la longue attente c’est comme les accidents de voiture ça n’arrive qu’aux autres
Que faire pendant l’attente, pas d’échographie, pas de date de fin, rien…Alors on continue de vivre sa vie, on gère comme on peut. Pour moi cela a été l’écriture et la prière, je ne pouvais pas tricoter, peindre un meuble, alors je lui ai écrit à ce petit être je lui ai raconté notre famille, notre vie, nos joies, nos peines, j’ai redécouvert le bonheur des mots, j’ai touché le cœur des gens avec mes textes, j’ai fait rire et pleurer, j’ai patienté. J’ai redécouvert ma foi, j’ai allumé des cierges dans les églises de France.
Et puis un jour ordinaire, le jour que l’on a imaginé des centaines de fois dans sa tête, le téléphone sonne, et on voit ce fameux numéro parisien qui nous a fait tressaillir à chaque fois qu’on l’a vu affiché sur le cadran numérique. A l’autre bout, notre correspondante habituelle, on n’ose espérer, on écoute à peine et on ne comprend pas ou elle veut en venir et puis les mots : « J’ai le bonheur de vous annoncer que vous êtes maman d’un petit garçon il a 4 ans et est né le 19 juin » le cœur s’emballe, tape dans la poitrine, les larmes montent et ma fille qui est présente tombe à genoux devant moi, me prend la main et pleure en disant, enfin j’ai un petit frère et moi j’ai un deuxième enfant né le jour où je donnais naissance pour la première fois.
Les quelques mois d’attente supplémentaire seront très actifs, les derniers documents administratifs, les billets d’avion, mais surtout la décoration de la chambre 1000 fois imaginée, les boutiques de vêtements pour enfants et puis toutes les questions qui arrivent : son prénom on le garde on le change ? Cela nous a pris des mois de réflexion il faut dire que notre fils n’avait comme prénom que deux consonnes alors pas très simple. Nous avons choisi nos prénoms et avons décidé de laisser choisir notre fils, nous avions également envisagé de ne rien changer mais de le modifier, la prononciation de ses deux consonnes pouvaient une fois francisée donner avec quelques voyelles un beau prénom, finalement notre fils a fait ce choix un petit changement dans l’écriture mais pas réellement dans la prononciation.  Le choix de partir avec notre fille ne s’est pas posé, c’était une évidence comment ne pas y aller avec elle, alors qu’elle a été notre énergie pendant tous ces longs mois d’attente, qu’elle nous répétait sans cesse, vous ne baissez pas les bras, c’est long mais on va y arriver, et puis nous pensions que si une adoption serait vraiment très rapide ce serait bien celle-là, les enfants ont  la faculté de ne voir que le bon en eux.
Après avoir réglé tous ces détails, un jour vous vous retrouvez billets en poche, valises enregistrées devant cet avion qui va vous conduire dans un pays inconnu à la rencontre d’un enfant inconnu et vous n’avez qu’un envie, prendre vos jambes à votre cou et vous sauver.
Voici maintenant un extrait de mon journal de bord que j’ai écrit dans l’émotion :
La rencontre :

Nous avions rendez-vous le lundi 15 au matin à 11h avec N. pour aller réserver ton billet d'avion retour. Nous avons déjeuné dans la voiture, je me suis arrosée au coca et avons pris la direction de l'Icab ou nous attendait Miss A, ensuite la Norfill pour finalement partir sur Quezon, la ville de ta famille d'accueil.
Nous avons roulé longtemps, il faisait très chaud et nous ne pouvions pas trop brancher la climatisation sinon la camionnette donnait des signes de faiblesse.
Nous avons quitté Manille, et avons traversé des villages très pauvres, plus nous avancions plus nous trouvions qu'il y avait de plus en plus de misère, nous ne sommes pas habitués à ça et ton papa disait tout le temps, on a de la chance quand même, on a de la chance. Il l'a dit des dizaines de fois.
Nous nous sommes arrêtés et nous avons compris que nous étions arrivés, mon coeur battait tellement fort. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser mon mari et ma fille que je voyais une petite forme blanche au bout d'une allée. Je ne t'ai pas reconnu mais ton papas si.
Tu as eu peur et tu es vite rentré dans ta maison. Nous avons descendu l'allée, mon cerveau n'arrivait pas à capter les informations, j'étais tellement angoissée.
Nous sommes entrés dans une petite maison, il y avait du monde, je serais des mains sans savoir à qui je m’adressais. Tu étais assis, tout timide sur la banquette, nous sommes allés tout doucement vers toi et tu as dis en français bonjour maman, papa et Até. Tu connaissais bien ta leçon. Ensuite nous nous sommes présentés à ta famille, Nanay, Tatay, Até Maria qui était enceinte et Até Lisa.
J'ai senti que je te faisais peur, que je ne te plaisais pas. Beaucoup de monde parlait en Tagalog et en Anglais, il fallait se concentrer. Nous avons sorti petit à petit des cadeaux et une petite fille est arrivée pour te les prendre, instinctivement je les ai récupéré et te les ai redonné c’est à ce moment-là que tu as pris la décision de partir immédiatement avec nous tu avais enfin des parents pour te protéger.

Le temps de partir est venu, j'ai tout de suite vu les larmes dans les yeux de ta nanay et mes yeux se sont remplis également. Tu t'es levé, très courageux et tu es allé embrasser ta famille pour leur dire adieu. Tes soeurs avaient aussi les larmes aux yeux et ton tatay t'a pris dans les bras et je pense t'a demandé d'être un bon garçon avec ta famille, on sentait à sa voix qu'il te donnait les dernières consignes.
Cela a été un moment très émouvant, cette famille t'aimait beaucoup et ils ont été si dignes dans ton accompagnement. J'ai fait la promesse à Nanay d'être une bonne mère pour toi et j'ai vu dans ses yeux qu'elle me faisait confiance.
Nous sommes remontés dans notre camionnette, tu ne pleurais pas, tu les as embrassé une dernière fois et la porte s'est refermée.
Le voyage était long et tu as joué tout le temps. Nous n'en revenions pas de ta capacité à quitter définitivement des gens que tu aimais et à pouvoir être si bien avec nous.
Arrivé à l’hôtel. tu t’es très vite approprié les lieux. Tu as fait le tour de la chambre, demandé dans quels lits nous dormions, découvert ta valise de jouets. Tu as voulu tout de suite prendre une douche et mettre tes nouveaux habits. Nous n'en revenions pas, on nous avait tellement dit que beaucoup d'enfants refusaient de se débarrasser de leur odeur et des habits de leur famille.
Au moment d'aller dîner tu as pris ton sac à dos,  il était temps de rentrer dans ta famille, nous t'avons dit que non il fallait le laisser dans la chambre et comme nous t'avions promis d'aller dîner chez mc Donald tu étais content.
De retour à l'hôtel nous avons senti que la situation allait changer. Nous avons mis nos pyjamas et t'avons mis le tien. 
Ton petit visage s'est fermé tout de suite, tu voulais partir et à ce moment-là tu as compris que tu ne rentrerais plus jamais chez toi.
Tu as voulu terminer ton dessin mais je sentais bien que tu pleurais.
Je suis allée te chercher et ton chagrin est devenu immense.
Tu as beaucoup pleuré dans mes bras, ta soeur a beaucoup pleuré et moi aussi. Nous t'avons accompagné dans ton chagrin. Ta soeur était si triste pour toi, nous te comprenions tellement sans pouvoir réellement nous mettre à ta place, comment le faire d'ailleurs, nous ne pourrons jamais y arriver, nous qui avons toujours été dans un cocon familial si protecteur.
Tu t'es endormi dans mes bras de fatigue, je me disais que tu ne me repoussais pas dans ton chagrin, que c'était positif.
A minuit tu t'es réveillé et ta douleur avec, tu as beaucoup pleuré à nouveau, pendant presque 2 heures et là personne ne pouvait t'approcher ni te toucher, ton chagrin était immense.
Tu t'es à nouveau endormi d'épuisement jusqu'au lendemain matin.
Ton réveil a été à nouveau douloureux et j'ai fini par appeler N. Elle t'a parlé au téléphone pendant que je te commandais ton petit déjeuner.
N. a réussi à te calmer vous avez parlé tous les deux, beaucoup et tu as pu lui livrer tes sentiments.
Tu lui as expliqué que tu pleurais parce que tu étais triste d'avoir quitté des gens que tu aimais. Qu'il est normal de pleurer quand on est triste et surtout pour un petit enfant, mais que cela ne voulait pas dire que tu ne nous voulais pas. 
Ensuite tu lui as dit que la vie était difficile pour toi et que tu étais encore trop petit pour vivre des situations comme ça.
Mon dieu, ces paroles je ne les oublierais jamais.
Ensuite, tu t'es habillé parce que tu étais heureux d'aller visiter l'aquarium avec nous.

La suite du séjour a été facile, tu étais préparé à avoir une nouvelle famille et l’adaptation s’est faite tranquillement.
Nous avons quitté la ville pour nous installer dans un hôtel en pension complète au bord de la mer, comme cela nous avions tout notre temps pour faire connaissance et jouer tranquillement, le seul petit hic c’est que j’étais testée tout le temps et tu ne voulais pas de contact avec moi, c’était assez difficile à vivre mais en même temps les relations avec ton papa et ta sœur étaient devenues très belles et ça m’aidait à tenir.
Nous sommes retournés sur Manille trois jours avant notre retour en France pour la remise des documents officiels, ce jour-là on m’a donné les documents ton passeport, visa, posé à nouveau beaucoup de questions, mais surtout les dernières, celles qui disaient que oui le matching correspondait à notre famille, oui tu étais un petit garçon plein de vie et oui tu étais notre fils.
Nous sommes retournés à l’hôtel et quelques instants après tu m’ouvrais ton cœur, je devenais ta maman, tu avais attendu que je signe les derniers documents et réponde aux dernières questions pour m’accorder ta confiance, j’étais la seule à parler anglais donc la seule par qui tout passait, le soir au moment du couché tu as voulu nous embrasser tous les trois en même temps en passant tes bras autour de notre cou et tu nous as dit I’m happy.

Le jour du retour en France est arrivé, nous étions si heureux et impatient de te ramener dans notre nid, un comité d’accueil uniquement composé de la famille proche (nos parents, sœurs et parrains marraines) nous était indispensable à notre arrivée, le besoin de verser quelques larmes dans les bras de nos parents de sentir l’amour d’une sœur qui n’a pas dormi pendant deux semaines, d’avoir un ami qui félicite vigoureusement le nouveau papa avec des larmes au bord des yeux, les neveux et nièces qui attendant ce nouveau cousin avec les pancartes et les mots d’amour et la dernière toupie à la mode, ces mêmes personnes qui ont passé deux semaines les yeux rivés sur un écran de téléphone ou d’ordinateur afin d’avoir des nouvelles de cette nouvelle famille.

Et puis la découverte d’une maison si longuement regardée dans un album photos. En inspecter les moindres détails, pourquoi ce n’est pas exactement pareil, des choses ont bougé et on se rend compte que notre enfant a enregistré les éléments de sa nouvelle vie ; La découverte de la chambre si longtemps imaginée, quelques nouveaux jouets mais pas trop quand même. Le climat complètement différent et la neige qui arrive le lendemain, quel bonheur de se rouler et de se coucher sur ce matelas tout blanc bien emmitouflé dans une grosse combinaison toute chaude.

 L’envie de retourner rapidement à l’école est arrivée très vite, et la rentrée des classes s’est faite un peu plus d’un mois après l’arrivée. Tout c’est bien passé, le fait d’avoir été scolarisé a beaucoup aidé dans l’apprentissage.
Une chose est certaine, l’attente a été longue mais nous avions fait les bons choix le pays et également l’âge de notre enfant.

1 an après voici un nouvel extrait de mon journal :

Le 26 mai 2010, il y a un an déjà, le téléphone sonnait pour nous annoncer que nous serions les parents d'un petit garçon.
Il y a un an, je découvrais que mon cœur pouvait battre aussi fort et qu'il suffisait d'un coup de fil pour faire basculer une vie.
Il aura fallu attendre 6 mois de plus pour enfin le rencontrer, beaucoup de monde a suivi mon aventure que j'ai souhaité partager.
J'ai réussi à gérer cette attente et surtout j'ai réussi à me protéger. Je me suis tellement protégée qu'il a fallu du temps pour faire tomber mon blindage mais un petit garçon a réussi à le faire à ma place, petit à petit il a enlevé les couches épaisses que je m'étais construite en l'attendant et mon cœur s'est finalement totalement ouvert.
L'adoption n'est pas une chose simple, nous devons tous nous adopter les uns après les autres et je pense que je suis celle qui finalement a mis le plus de temps, la vie a pour habitude de venir parfois me prendre des choses, alors il m'a fallu du temps pour me sentir en sécurité avec mon petit garçon.
Aujourd'hui, nous sommes une vraie famille de 4 comme il me le rappelle souvent. C'est un petit garçon si gentil, et franchement il correspond complètement à tous les mots qui étaient notés dans son dossier.
A ses côtés un papa a appris à jouer aux toupies, construire des tours avec des petites planchettes, jouer à la bagarre, faire de l'escrime avec des vieux bouts de bois, construire des cabanes.
A ses côtés une grande sœur s'est découverte taquine, aime faire tourner sa robe devant lui, n'a plus peur de dormir dans le noir depuis qu'il dort dans la chambre d'à côté, danse le tango tous les soirs avec son partenaire, se dit que la vie sans lui ne serait plus pareille.
A ses côtés un grand père a oublié ses peurs, a fait fondre son cœur et pleure de joie à chaque fois qu'il l'appelle papy et fonce se jeter dans ses bras.
A ses côtés des mamies se disent fièrement que si leurs enfants avaient voulu le faire eux-mêmes il n'aurait pas été si parfait, qu'il est aussi difficile que son papa pour la nourriture et aime les grattages de dos comme sa maman.
A ses côtés, je suis devenue, petit à petit, la maman d'un petit garçon. J'ai appris tellement en un an, tous les jours il me donne de l'amour, par ses câlins XXL, par ses petites attentions au quotidien, toujours une petite fleur à la main ou un dessin qui représente si bien le bonheur que nous vivons, il est galant, aime complimenter ma cuisine lorsqu'il l'apprécie, me dit tous les jours qu'il m'aime, m'envoie des s'il te plait maman d'amour et surtout me fait comprendre qu'il est heureux avec nous.
A nos côtés, il s'épanouie chaque jour, a pris confiance en lui et s'autorise maintenant à aimer à nouveau, il aime recevoir ce qu'on lui donne, prépare son anniversaire, s'autorise à nous dire ce qu'il aimerait recevoir en cadeau, n'a jamais oublié sa nanay et en parle quotidiennement. Il aime follement sa grande sœur a des copains d'école adorables aime avoir une famille aime lorsque les gens viennent dormir à la maison, je croie qu'il aime tout simplement la vie.
Lorsque je le regarde je me dis que cet enfant  a dû avoir une jolie maman avec un cœur immense.
Comment ne pas penser à elle, c'est impossible, elle lui a donné la vie et je suis certaine l'a aimé énormément pour qu'à nouveau ce petit garçon soit aussi épanouie aujourd'hui. Dimanche, le jour de la fête des mères, une partie de mon cœur sera aux Philippines.
Je voudrais dire à toutes que l'attente aussi longue soit elle à un sens, je voudrais offrir cet anniversaire à tous les cœurs d'enfants et de parents en attente d'amour.
Merci à toi mon fils d'offrir à mon cœur tant d'amour et d'aimer la vie que l'on te donne 


Bravo d'être allé jusqu'au bout.

mercredi 7 septembre 2011

QUATRIEME


Lorsque je l'accompagnais encore dans sa petite école sa main dans la mienne et le cartable dans l'autre je me disais que le collège était bien loin.
Elle est maintenant en 4ème le temps a filé et cette année après avoir déposé le petit frère je l'ai quand même accompagnée à son collège.
A peine arrivée elle a immédiatement repérée ses copines devant la grande grille, juste le temps de me garer un léger bisou déposé sur la joue et elle a disparu en un éclair.
Elle les a rejointe, elles se sont embrassées le sourire aux lèvres heureuses de se retrouver, elles avaient encore les jolies couleurs dorées de l'été le nouveau sac à la mode et moi je les observais mais surtout j'attendais le dernier regard qu'elle allait me lancer, le dernier sourire avant de rentrer pour que je puisse lui rendre tout mon amour.
Elle ne s'est pas retournée, elle était bien avec ses amies, confiante, sereine peut être un peu heureuse finalement de cette journée.
Alors je suis parti, je l'ai laissé, sans tristesse, avec un grand sourire aux lèvres. Elle est bien ma fille, heureuse, pas d'angoisse, pas besoin du regard de maman avant de rentrer afin de se rassurer.
Il est effectivement loin le temps où sa petite main était dans la mienne et où je tenais son cartable, mais elle aura appris à me faire aimer également cette période, son entrée dans l'adolescence, les moments uniques que nous partageons, les discussions sur la vie, sur l'avenir, sur la mode, les temps que nous prenons toutes les deux elle aime que je lui apprenne ce que je sais faire, de la peinture et de la cuisine. Elle a bien grandi ma fille et j'aime ça quand elle grandit comme ça.

dimanche 4 septembre 2011

La rentrée



Le voilà le grand jour ou je vais le laisser aller comme un grand dans son école. Nous serons présents tous les trois pour l'accompagner jusqu'à sa classe la grande soeur ne commençant que l'après midi.
Après tous les réconforts : 
Les maîtresses ne tapent pas, 
crient un peu lorsque les enfants n'écoutent pas,
oui ta maîtresse sait que tu ne parles pas bien le français,
maman et papa sont là pour te protéger si les enfants ne sont pas gentils avec toi.

Tu angoisses quand même avec ces nouveaux mots comme classeur, pochette, cahier, ardoise, trousse, etc...
Pourquoi j'ai passé l'été à t'apprendre l'alphabet et la construction de phrases alors que tu ne savais même pas ce qu'il y avait dans ton cartable, ah oui cartable, ça aussi tu ne connaissais pas.

Toi tu sais être un bon copain et un super cousin ne pas dire les secrets, être un champion en cache cache, faire des supers dessins, gratter le dos et la tête comme personne, jouer à chat trottinette, faire des supers câlins, t'endormir en 10 secondes pour te réveiller 13h plus tard, construire des cabanes, cueillir les fleurs du jardin, t'amuser à faire peur à maman et envoyer des bisous papillons.

Demain nous devrons lâcher ta main, t'envoyer des regards rassurants alors qu'à l'intérieur nous serons terrifiés et toi tu nous feras confiance j'en suis certaine et puis tu sais que si tu tournes la tête sur la droite il y aura un grand bâtiment blanc et qu'à l'intérieur il y aura ta soeur et ça comme réconfort tu n'as rien trouvé de mieux.

jeudi 1 septembre 2011

Août

Nous voilà à quelques jours de la rentrée des classes, le rythme scolaire va reprendre, le réveil va à nouveau me sortir de mon sommeil tous les matins beaucoup trop tôt à mon goût.
Le mois d'août est terminé et il en restera :
Un frère et une soeur qui auront partagé leurs nuits durant tout l'été et qui sont bien tristes de se séparer,
Des devoirs de vacances en pointillés,
Un petit garçon qui connaît bien son alphabet,
L'anniversaire de mamie Lily,
Une sortie dans les arbres,
Un week end à la campagne et une journée en Normandie pour les 40 ans de Kelig,
De la pluie et encore de la pluie mais du soleil aussi,
Une nouvelle chambre d'adolescente,
Des journées entières à jouer dans la rue avec les copains et se dire vivement demain,
Des cartables et des habits tout neufs,
Mais surtout la petite boule dans le ventre qui rappelle que le mois d'Août est terminé et qu'il faut se préparer à la rentrée...
Pourquoi les vacances passent trop vite ?