Lorsque j’étais avec toi, le temps
s'arrêtait, j'étais une enfant qui n'avait plus conscience du monde extérieur.
Dans ta petite maison au bout du chemin le
chocolat avait le goût d'une boîte en fer, les repas étaient toujours délicieux
et le goût de ceux préparés par toi, les nuits étaient chaudes dans ton lit
qu’on se partageait sous les couvertures en laine et ton chien couché à nos
pieds, elles avaient l'odeur de ta crème pour les mains que tu t’appliquais
chaque soir et étaient douces de ta présence.
Les journées étaient toujours ensoleillées
même l'hiver, je prenais le temps de dessiner, le temps de jouer, le temps
de lire, le temps d'écouter des vieux vinyles d'une autre époque sur un vieux
tourne disque, le temps de te regarder coudre, le temps de courir autour d'un
feu de jardin lorsque tu avais coupé plein de vieilles branches, le temps de
prendre des goûters et de boire ton eau de seltz dans un service à orangeade
près du forsythia en fleurs.
A l'adolescence ta petite maison était mon
refuge lorsque j'avais l'impression que mes parents ne me comprenaient plus, tu
savais écouter et rassurer, tu savais essuyer les larmes et penser les petites
plaies au cœur et tu devenais la confidente de nos fêtes cachées que tu nous
aidais même parfois à organiser.
Nos vacances avaient un goût salé, avec
toi nous pouvions regarder le soleil se coucher dans l’océan, tu savais arrêter
le temps l’espace d’un été, regarder les enfants jouer, les vagues claquer et
rentrer au moment du dîner.
Nos hivers étaient parisiens, le musée
Grévin, les grands magasins, le boulevard Haussmann, le jardin d’acclimatation,
le métro, ce Paris dont tu aimais les quartiers, les gens qui marchaient vite
tout comme toi, cette ville que tu aimais tant, je l’aime tout autant.
Nos printemps étaient chics sur la
croisette, à Nice ou à Canne, les longues marches dans les quartiers des
boutiques, nous pouvions regarder pendant des heures les gens sur la croisette,
nous bronzions à l’huile d’olive et au citron et devenions amis avec le seul
clochard qui vivait sur la plage et que tu aidais le temps des vacances.
Je pourrais écrire un livre sur toi, ma
mémoire est pleine de bons souvenirs et d’images heureuses.
De toi, j’aime tout, à toi je veux ressembler.
Avoir été autant aimé par toi c’est un cadeau merveilleux que tu m’as fait.
Aucune richesse n’est plus importante au monde que l’amour, le plus bel
héritage que je peux donner à mes enfants et mes proches est l’amour, l’argent
ne vaut rien et se dépense, l’amour lui reste à tout jamais. J’espère un jour
être la grand-mère que tu as été, prendre soin de mes petits enfants avec
autant de gentillesse et de douceur.
J’espère que là ou tu es tu y es bien, je
ne sais pas si il y a quelque chose, mais je souhaite que tu puisses enfin dire
à ton père tout ce que avait envie de lui dire mais que ton époque et ton âge
ne t’autorisaient pas à faire.
Je t’aime, Chrystel
3 commentaires:
Bonjour Chrystel,
C'est très touchant de te lire et c'est de si beaux souvenirs ♥ Je te souhaite mes sympathies
Je t'embrasse fort
Manon
Elle est partie avec tout cet amour en bagage et te laisse un héritage si riche ! Quelle chance d'avoir pu l'avoir à tes côtés si longtemps ! Je suis de tout cœur avec toi. Bisous
Un petit coucou pour vous souhaiter..
╔═════════ ೋღ❤ღೋ ═════════╗
ೋ ❤❤ BONNE ANNÉE 2015 ❤❤ ೋ
╚═════════ ೋღ❤ღೋ ═════════╝
Je vous embrasse
Manon
Enregistrer un commentaire